Passiv’Haus

Vous désirez bénéficier de tout le confort d’une construction passive nommé « Passiv’Haus » et vous souhaitez démarrer votre projet de maison suivant ce standard ? Formé à la conception de bâtiments passifs, notre architecte est là pour vous accompagner dans ce beau projet et pour vous guider de la conception à la certification par la Maison Passive.

Les critères

Les composants

Les préjugés

Les critères

Pour garantir les éléments de confort et obtenir le label Passiv’Haus, des critères stricts et très performants sont à respecter.

Le besoin de chauffage : Le besoin de chaleur et de chauffage doit être inférieur ou égal à 15 kWh/m2 par an. À titre de comparaison pour une maison de 100 m2 cela fait 1500 kWh par an maximum soit entre 120 et 180 € de chauffage par an selon votre énergie (électricité ou gaz par exemple) (tarifs janvier 2018 – hors abonnements).

La puissance de chauffe : La  puissance de chauffe doit être à inférieure à 10 W/m2. Cela offre la possibilité de mettre en place un système de chauffage non conventionnel. C’est la condition indispensable pour pouvoir chauffer par l’air grâce à la ventilation double flux. Les systèmes de chauffage conventionnels sont en général dimensionnés entre 50 et 100 W/ m2 (soit 5 à 10 fois plus).

La surchauffe estivale : Le taux de surchauffe inférieur à 10 %. La température intérieure ne doit pas dépasser 25°C pendant plus de 10 % du temps. Les maisons passives conservent la chaleur. Si c’est bénéfique en hiver, car la température intérieure est agréable, cela peut vite devenir gênant en été. Se protéger du soleil en été est donc essentiel.

Le rafraîchissement : Un besoin de rafraîchissement inférieur à 15 kWh/m2 par an. Cette caractéristique concerne le confort d’été. Comme en hiver, l’objectif est de réduire au maximum les consommations d’énergie. La problématique du rafraîchissement est très importante par exemple pour les constructions du Sud de la France, région enregistrant de fortes chaleurs.

L’étanchéité à l’air : L’étanchéité à l’air doit être inférieure à 0,6/h (volume par heure). Pour cela un test d’étanchéité est réalisé sous 50 Pascals en surpression et en dépression. Le débit de fuite est calculé sur la volumétrie réelle du bâtiment et non suivant un calcul conventionnel comme pour la RT 2012. En comparaison, l’étanchéité d’une construction passive est donc 4 à 5 fois plus élevée qu’une maison respectant les normes fixées par la RT 2012. Pour comprendre ce débit de fuite, il faut imaginer que la maison est 100% étanche (comme un bocal fermé par exemple) et que les fuites passent par un petit trou de 12 cm par 12 cm au plus. Ce petit trou représente le cumul de toutes les surfaces de fuite. À l’échelle d’une maison c’est très peu !

L’énergie primaire : La consommation totale en énergie primaire inférieure à 120 kWh/m2 par an. Cette consommation couvre l’ensemble des besoins de la maison : le chauffage, la ventilation, l’eau chaude sanitaire, la lumière et les besoins domestiques (réfrigérateur, télévision, informatique, lave-linge…).

Les composants

Pour atteindre les performances visées en construction passive certains aspects techniques sont à respecter au niveau des caractéristiques du bâtiment et des équipements.

Les parois : Les murs doivent avoir un coefficient de conductivité thermique (U) inférieur à 0,15 W/m2.K. Cela représente une résistance thermique (R) de 6,66 m².K/W. En moyenne cela équivaut à une épaisseur d’isolant comprise entre 25 et 30 cm.

Les fenêtres : Les fenêtres doivent avoir un coefficient de conductivité thermique U (renvoi glossaire) inférieur à  0,80 W/m2.K. Cette dernière est donc très importante pour assurer la performance. Une bonne fenêtre ne suffit pas, elle doit aussi être posée avec soin. Le facteur solaire (g) doit être supérieur à 50 %. Ce facteur est important pour les apports solaires (surtout en hiver). Avec une telle performance, la température du vitrage en hiver dépasse aisément les 17°C. Il est donc confortable d’être juste derrière la fenêtre lorsqu’il fait -5°C dehors, même simplement vêtu d’un t-shirt. Ça fait rêver…

Le bâtiment : La construction doit être réalisée sans pont thermique. Le besoin de chauffage est très faible dans une construction passive. Un pont thermique peut alors facilement faire doubler, voire tripler, ce besoin en chauffage et donc nuire aux performances. La conception du bâtiment et des détails techniques est donc primordiale. La construction passive demande de la rigueur et des connaissances techniques pour pouvoir assurer la qualité de la construction et garantir ses performances.

La VMC double flux : La VMC doit elle aussi répondre à des critères stricts. Elle doit permettre de récupérer plus de 75 % de la chaleur de l’air extrait. Aujourd’hui les meilleures machines arrivent à récupérer jusqu’à 95 % des calories. À partir d’un air extrait à 20 °C, on peut alors souffler un air neuf à 19°C, juste par récupération de la chaleur, sans chauffage complémentaire.

La conception bioclimatique : De la chaleur, sans chauffage complémentaire.

Bien sûr ces critères techniques sont importants mais la conception du bâtiment par rapport au soleil (pour maximiser les apports en hiver), par rapport à l’environnement (bâtiments voisins faisant de l’ombre, vues, accès depuis la rue…) sont autant d’éléments à prendre en compte pour réussir une construction passive.

Les préjugés

Construire passif cela coûte cher ? OUI et NON ! 

En effet, aujourd’hui la rareté de ce type de construction en France est à l’origine d’un manque de compétences dans le domaine de la part des entreprises et des concepteurs. Pourtant, la construction passive fait appel à des modes constructifs classiques déjà maîtrisés par les entreprises. Il faut simplement apporter beaucoup plus de soin et de rigueur dans la conception et la mise en œuvre des matériaux.

Par ailleurs, la construction passive demande des équipements performants pour les fenêtres et la ventilation. C’est là le seul véritable surcoût d’un projet passif au moment de la construction. Mais avec la généralisation de ces équipements dans les années à venir, leur coût diminuera progressivement. Toutefois ces surcoûts – uniquement en phase chantier – génèrent des économies de près de 75 % par an sur les coûts de fonctionnement (chauffage et autres). Aujourd’hui, on sait calculer les coûts d’exploitation et de maintenance d’un bâtiment sur plusieurs dizaines d’années. En moyenne, ils représentent près de 75 % du coût global d’une construction.

En conclusion, si le coût de la construction passive est effectivement un peu plus cher (on parle de 5 à 10 % en moyenne pour une maison individuelle) ce surcoût est totalement rentabilisé (par les économies d’énergie et de maintenance au bout de 10 ans en moyenne). Bien évidemment, plus les entreprises monteront en compétences et plus ce retour sur investissement sera court. Pour certains projets aujourd’hui, ce temps de retour est d’ailleurs atteint dès la première année. Le point fondamental est que le confort d’un bâtiment passif est immédiat et le confort de vie, lui, n’a pas de prix.

Il est interdit d’ouvrir les fenêtres ? ABSOLUMENT PAS !

Dans une maison passive vous avez le droit d’ouvrir les fenêtres. Pour preuve, une maison passive pour être labellisée doit être munie d’un ouvrant dans chaque pièce. Peu importe la taille, il faut donc avoir la possibilité d’ouvrir. Ce point est particulièrement intéressant en été pour rafraichir la maison la nuit grâce à la ventilation naturelle (c’est gratuit et inépuisable).

La réalité est la suivante : une maison passive est tellement confortable et la ventilation double flux tellement efficace que les habitants ne ressentent plus le besoin d’ouvrir les fenêtres. Mais il n’y a vraiment aucune interdiction, même en hiver. Ouvrir 10 ou 15 min les fenêtres en hiver fera augmenter les besoins en chauffage. Mais même ainsi, une maison passive reste plus économe qu’une maison qui respecte la norme RT 2012 – le standard actuel.

On ne peut pas faire de construction passive n’importe où ? ET BIEN SI !

Aujourd’hui le standard passif, né en Allemagne au début des années 1990, s’exporte un peu partout à travers l’Europe. Des bâtiments sont même labellisés au Canada, aux États-Unis et au Brésil ! Comme quoi, en climat froid ou en climat chaud, le principe fonctionne !

Et si le terrain est orienté plein Nord ? Et bien cela fonctionne également. Un bâtiment de bureaux à Francfort en Allemagne, orienté au Nord, a même été certifié Passiv’Haus. Cela demande bien sûr des précautions particulières mais c’est réalisable.

 

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